Ruwen Ogien a eu la gentillesse de m'envoyer une réponse au commentaire que j'ai fait de son article de Libé dans un précédent post de ce blog. Je la reproduis avec son autorisation :
Merci d'avoir pris la peine de me lire et d'avoir écrit des choses si éclairantes.
Je suis d'accord avec vous sur tous les points que vous soulevez. Il y a des formulations malheureuses dans cette intervention, inspirée d'un texte plus long et plus complet écrit pour Ravages, il y a quelques mois (Ravages 6, septembre 2011).
Vous avez raison de dire que l'argument utilitariste n'est pas celui qui fût le plus "utilisé" dans le débat. Dans le papier de Ravages, je rappelais, comme vous le faites, l'argument moral de la dignité, dont j'essayais de montrer les limites. Mais c'est l'argument utilitariste que je voulais mettre en avant , précisément parce qu'il n'apparaît jamais clairement comme tel dans le débat public, alors qu'il joue à mon avis un rôle permanent.
Et vous avez raison, bien sûr, d'écrire que c'est la loi qui fixe qui est innocent au sens légal, ce qui fait que si le projet est adopté, le client ne le sera plus.
Ce que je voulais dire, en faisant tourner tout mon papier autour de l'expérience de pensée de Nozick sur la foule déchaînée, c'est que transformer un innocent en coupable non pas en vertu de la nature de l'acte (qui continue d'être ambigu, puisque que seul l'achat du service serait pénalisé, la vente restant "libre" dans certaines limites) mais pour des raisons d'utilité générale, demande une justification beaucoup plus solide que celle qui a été donnée jusqu'à présent par ceux qui ont défendu le projet.
Et le "droit fondamental" auquel je fais allusion, dans l'esprit de l'examen de Nozick, est exactement celui de ne pas être transformé en coupable indépendamment de la nature de l'acte, pour des raisons d'utilité générale seulement. On peut accoler d'autres adjectifs que "fondamental" à ce droit, ou parler d'autres choses que d'un droit, par ailleurs, mais ce sont des questions compliquées que j'ai préféré laisser en suspens!
Je suis d'accord avec vous sur tous les points que vous soulevez. Il y a des formulations malheureuses dans cette intervention, inspirée d'un texte plus long et plus complet écrit pour Ravages, il y a quelques mois (Ravages 6, septembre 2011).
Vous avez raison de dire que l'argument utilitariste n'est pas celui qui fût le plus "utilisé" dans le débat. Dans le papier de Ravages, je rappelais, comme vous le faites, l'argument moral de la dignité, dont j'essayais de montrer les limites. Mais c'est l'argument utilitariste que je voulais mettre en avant , précisément parce qu'il n'apparaît jamais clairement comme tel dans le débat public, alors qu'il joue à mon avis un rôle permanent.
Et vous avez raison, bien sûr, d'écrire que c'est la loi qui fixe qui est innocent au sens légal, ce qui fait que si le projet est adopté, le client ne le sera plus.
Ce que je voulais dire, en faisant tourner tout mon papier autour de l'expérience de pensée de Nozick sur la foule déchaînée, c'est que transformer un innocent en coupable non pas en vertu de la nature de l'acte (qui continue d'être ambigu, puisque que seul l'achat du service serait pénalisé, la vente restant "libre" dans certaines limites) mais pour des raisons d'utilité générale, demande une justification beaucoup plus solide que celle qui a été donnée jusqu'à présent par ceux qui ont défendu le projet.
Et le "droit fondamental" auquel je fais allusion, dans l'esprit de l'examen de Nozick, est exactement celui de ne pas être transformé en coupable indépendamment de la nature de l'acte, pour des raisons d'utilité générale seulement. On peut accoler d'autres adjectifs que "fondamental" à ce droit, ou parler d'autres choses que d'un droit, par ailleurs, mais ce sont des questions compliquées que j'ai préféré laisser en suspens!
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