Quel est le point commun entre l’affaire Babyloup, la controverse concernant le port du voile par les mamans accompagnant les sorties scolaires et l’atroce tuerie de Charlie Hebdo ? Réponse : aucune n’ont quoi que ce soit à voir avec la laïcité.
Dès qu’il est question de religion (et, comme par hasard, de l’islam en particulier) dans le débat public, on en appelle à la « laïcité ». Voilà un mot magique, à la fonction clairement incantatoire, et qui est destiné à couper court à tout débat : vous vous opposez à la loi de 2010 sur la dissimulation du visage dans l’espace public ou à celle de 2004 relative au port de signes religieux à l’école, on vous répondra immédiatement : « mais c’est la laïcité, Monsieur ! ».
Un petit rappel sur ce qu’est la laïcité s’impose. La laïcité, ou, si l’on préfère, la conception française du sécularisme, tient en trois aspects principaux. La neutralité religieuse de l’Etat ; le deuxième est ce qu’on pourrait appeler l’indifférence de l’Etat vis-à-vis de la religion ; le troisième est la garantie de la liberté de conscience et de croyances.