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samedi 15 décembre 2012

Mariage gay et fiscal cliff

Jon Stewart fait remarquer (on a les références qu'on peut) que les conservateurs devraient s'enthousiasmer pour le mariage gay plutôt que de l'agiter en épouvantail. En effet, abroger le DOMA Act (cf. un post précédent sur le sujet) reviendrait à accorder des avantages fiscaux conséquents à une partie potentiellement importante de la population. Ce qui empêche les négociations sur le fiscal cliff d'avancer, c'est précisément le refus des républicains de revenir sur toute exemption ou remise d'impôt et leur volonté de maintenir des taux d'imposition aussi bas que possible ! Ils devraient donc accueillir à bras ouverts le mariage gay, qui abaisserait de facto le volume des prélèvements effectués par l'Etat fédéral.

On pourrait appeler cela le dilemme de Paul Ryan : l'incohérence qui consiste à se revendiquer à la fois d'Ayn Rand et des valeurs chrétiennes. 

Et l'on reparla du contrôle des armes à feu...

Sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas, il serait peut-être temps que les cinq juges conservateurs de la Cour suprême américaine se décident à renoncer à leurs jurisprudences District of Coumbia v. Heller et McDonald v. Chicago.

Honnêtement, je vois mal Antonin Scalia (qui est complètement cinglé, il faut bien le dire), Samuel "Not true" Alito ou Clarence Thomas revenir sur leurs positions. Anthony Kennedy, qui passe pour un modéré, est celui dont on peut le moins espérer qu'il change d'avis, pour des raisons qui tiennent à ses idées un peu bizarres en matière de liberté individuelle, qui justifient à la fois qu'il refuse de renverser, dans Planned Parenthood v. Casey (1992), la jusriprudence Roe v. Wade (1973) qui garantit un droit à l'avortement protégé par le XIVe amendement ET qu'il estime que le droit de posséder des bazookas est garanti par le second amendement.

La seule possibilité pour un revirement même partiel de Heller et McDonald serait que le chief justice Roberts, qui s'est montré habile politicien en juin dernier lors de l'arrêt sur l'Obamacare, change d'avis. Ou bien que l'un des juges conservateurs (Scalia et Kennedy ont 76 ans) prenne sa retraite (on y croit vachement) ou meure (ce qu'on ne saurait souhaiter) de manière à permettre à Obama à nommer un juge un peu progressiste. Il peut le faire, il a une large majorité au Sénat, même s'il n'a aucun intérêt à nommer un dangereux gauchiste.